Après la dernière et magnifique hutte de sudation et le moment du cercle de partages, j'ai eu l'envie de partager ma vision de ce concept de plus en plus largement répandu. C'est un processus que je connais pour le vivre régulièrement moi-même et aussi au travers des autres par les accompagnements que je propose.
La nécessité de mourir à soi-même
Un passage clé pour l'épanouissement personnel
Le concept de mourir à soi-même est un élément fondamental dans le processus de transformation. Il représente une renaissance nécessaire, où la version passée de nous-même se dissout pour faciliter la transition vers une version améliorée et accordée à la nouvelle phase de vie. Ce phénomène implique un changement significatif qui balaye ce que nous avons établi jusqu'à maintenant, mais il est indispensable pour une progression et élévation spirituelle.
Le concept de mort intérieure
L'idée de mourir à soi-même peut paraître terrifiante ou dramatique. Cependant, cette dissolution ne doit pas être confondue avec un dénouement tragique ; c'est davantage le commencement d'une nouvelle phase personnelle.
En fait, même si nous savons que nous n'allons pas réellement mourir, cette partie de nous qui doit se transformer craint l'effacement total. Cette étape consiste non pas à disparaître totalement, mais plutôt à progresser; elle conduit vers l'éveil spirituel et le renouveau.
Il est nécessaire de se souvenir que nous ne cherchons pas à nous amputer d'une partie de nous-mêmes, mais plutôt que nous allons la transformer d'une manière un peu alchimique. Toutefois, cela demande du courage car il faut être disposé-e à renoncer à certaines parties de soi comme des schémas de pensée, des croyances ou des comportements qui sont profondément ancrés en nous afin d'embrasser le changement nécessaire pour notre développement personnel. En effet ces parties ne nous définissent pas et occultent notre véritable moi.
Vers une connexion spirituelle plus intense
Mourir symboliquement signifie se rapprocher considérablement de ses propres principes essentiels - de sa véritable identité - tout en rejetant les standards superficiels imposés par la société ou nos craintes individuelles. Ce passage incontournable encourage sans aucun doute l'introspection ainsi que le dénuement.
De ce fait, se défaire de son ancien moi obsolète mène inévitablement au à la découverte de sa vérité intérieure, au-delà des conditionnements de la société et de l'éducation.
C'est aussi capitaliser sur ce que cet ancien moi a pu développer comme compétences, car aucune expérience n'est mauvaise en soi, et toutes les expériences vécues nous ont enseigné quelque chose qu'il est bon de ne pas oublier. Une telle transformation est une étape nécessaire pour connaître une croissance spirituelle plus sincère et profonde.
Les obstacles au processus
La résistance au changement
Dans la danse de l'évolution personnelle, une compétence principale est celle d'embrasser le changement. Ce ballet est cependant souvent perturbé par une force implacable : la résistance interne. Cette opposition se manifeste comme un obstacle qui nous empêche de progresser sur notre route vers l'autotransformation.
Il faut comprendre que cet antagonisme n'est pas un signe de faiblesse ou d'échec ; elle est simplement le reflet naturel de notre attachement à nos pratiques et rituels actuels - notre zone confort. Même s'ils ne répondent plus à nos exigences les plus profondes, ils nous ont été nécessaires et parfois ils nous ont sauvé la vie, en tout cas c'est l'impression que l'on en garde et c'est pourquoi il nous apparait très risqué de nous en détacher.
La zone de confort est cet espace dans lequel nous nous sentons en sécurité la plupart du temps car nous le connaissons bien, nous ne remettons pas en question ce qui s'y trouve et nous agissons selon les habitudes que nous avons acquises.
L'inconnu face à soi
Quand nous commençons à mourir à nous-mêmes, nous sommes confronté-e-s aux aspects désagréables et non désirés que cela peut faire ressurgir (nos parts d'ombre) ainsi qu'à l'immense inconnu qui s'étend devant nous. Finalement nous nous rendons compte que nous ne savons pas réellement qui nous sommes ! Cela suscite une peur tangible qui peut aisément éclipser tous les avantages potentiels du processus. L'inconnu n'est pas forcément dangereux ni menaçant ; c'est plutôt la peur associée qui installe le sentiment qu'il pourrait être perçu comme tel.
La peur d'illuminer son propre chemin
Il y a cette appréhension très réelle et pourtant souvent trompeuse : celle de découvrir sa lumière intérieure unique et authentique – sa véritable essence – puis briller librement dans toute sa splendeur éclatante. Paradoxalement, cette illumination effraie car elle force à être pleinement conscient de soi, à se connecter et à vivre dans sa vérité la plus fondamentale. Elle met en lumière les zones d'ombre que nous préférerions ne pas voir, elle offre également une liberté et un épanouissement indescriptibles, que l'on nomme généralement "pouvoir personnel".
Comme l'a si justement dit Marianne Williamson :
" Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur,
Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toutes limites.
C’est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus."
L'acceptation progressive
La révélation du féminin sacré
Dans l'ombre de la mort à soi-même, une lumière se fait jour, celle du féminin sacré. Le féminin sacré est une clé majeure pour ouvrir la porte de la connexion au divin. Cette connexion divine apaise les troubles de l'esprit lorsqu'on s'aventure dans ce voyage intérieur. Le processus invite au silence introspectif et demande l'acceptation des émotions fortes qui surgissent. La présence réconfortante du divin offre un ancrage rassurant dans le tourbillon des sentiments contradictoires, qui peut être ressenti comme violent.
L'appropriation de son développement personnel
Le parcours vers la découverte de soi est semé d'obstacles. S'adapter à cette nouvelle réalité demande un engagement ferme envers son développement personnel. Ce cheminement est long; il nécessite patience et persistance pour surmonter les défis inhérents à la transformation personnelle.
L'accueil des défis et l'observation des pas effectués facilite le fait de trouver l'énergie pour aller au bout du processus. Le principe même de la mort peut paraitre contraire à celui de la vie, et pourtant l'un ne va pas sans l'autre, c'est grâce à la destruction que la construction peut avoir lieu, tout comme le symbole de l'Orobouros nous le montre. Cette acceptation amène la résilience.
L'expérience de sa transformation
Au moment où l'on embrasse cet état transitoire entre ancienne et nouvelle identité, commence le processus lié à notre humanité : celui des transitions existentielles, chaque fin annonçant un nouveau départ.
La résilience ne naît pas de nos tribulations passées; elle découle d’elles et de notre volonté de les transformer pour ne plus être la marionnette de nos peurs et fonctionnements tordus ; il ne s’agit pas seulement d’une métamorphose extérieure visible aux yeux du monde mais surtout d’un chamboulement interne complet dont nous sommes les seuls témoins ébahis.
Comme tout processus de deuil, celui-ci comprend plusieurs étapes : conscientisation de ce qu'il faut changer, libération émotionnelle, abandon, transformation et enfin renaissance. Le processus sera complet lorsque nous poserons des actes en relation avec le changement que nous avons opéré.
Les catalyseurs de transition
L'équithérapie, un soutien émotionnel et une aide à la révélation et la transformation
Au cœur de cette tumultueuse métamorphose qu'est le processus de mourir à soi-même, l'équithérapie se révèle un refuge. Cette pratique d'accompagnement avec les chevaux nous déstabilise et peut perturber : elle nous confronte à nos peurs les plus profondes tout en offrant un réconfort inespéré. Par cet accompagnement unique, on se trouve face à sa propre vulnérabilité pour mieux se reconstruire ensuite. L'interaction avec l'animal et l'accompagnateur stimule des prises de conscience qui peuvent être douloureuses sur le moment et pourtant nécessaires pour avancer vers le renouveau recherché.
Les huttes de sudation, purificatrices et régénérantes
En parallèle aux prises de conscience que favorise l’équithérapie existe une autre voie transformatrice : les huttes de sudation. Ces espaces confinés plongés dans l’obscurité et la chaleur incitent au recueillement intérieur tout en proposant une purification de l'être.
Par cette pratique ancestrale issue des traditions de différentes cultures ; le corps libère ses toxines tandis que notre esprit allège ses fardeaux accumulés. Le nettoyage physique s'allie alors au spirituel. Un véritable renouveau opère – tant du côté physique qu'émotionnel. La purification obtenue grâce aux huttes offre un appui important lors du difficile parcours menant au processus de Mourir à Soi-même.
Le franchissement du seuil
Le franchissement du seuil incarne une crainte universelle. Il s'agit pourtant d'une porte essentielle, derrière laquelle se dessine une renaissance intérieure.
Ce n'est pas qu'un changement de décor ou une transition légère ; il est question ici d'une transformation profonde nécessitant audace et courage. Cela signifie l'entrée dans un nouveau chapitre vers notre véritable identité.
Emprunter cette voie ne signifie pas traverser un seuil physique ; c'est un cheminement mental complexe où les paradigmes obsolètes sont laissés derrière soi pour céder la place à des perspectives plus lumineuses. Il s'agit de rendre cet inconnu qui nous faisait tant peur, progressivement connu, en le créant.
La vision du monde extérieur subit une mutation radicale lorsque l’on délaisse ses vieilles habitudes. C'est alors que le ciel s'éclaircit et que les rayons du soleil trouent les nuages en les chassant progressivement avec l'aide des Vents du Changement. Malgré sa difficulté, cette traversée possède son propre charme : celui d'un renouveau salvateur,
En pénétrant finalement dans cet univers mystérieux que nous attendions avec appréhension tout comme excitation, on comprend alors à cet instant pourquoi mourir à soi-même était si nécessaire : parce que seul l’abandon de l'ancien permet la naissance du nouveau et ainsi de devenir celui ou celle que nous espérions, que nous entrevoyions sans oser vraiment y croire. Ainsi nous faisons un pas de plus, et parfois un véritable bond en avant, vers notre propre Lumière intérieure.
Les rituels ancestraux
La pratique des outils spirituels
Au creux de l'humanité, la tradition ancestrale des rituels demeure un pilier solide. Ces cérémonies sacrées, transmises à travers les époques et les cultures diverses tout au long des différentes phases d'évolution de notre société, surpassent de simples pratiques coutumières. Elles nous aident à franchir le seuil, comme une offrande dédiée aux forces invisibles qui façonnent notre vie. Leur application sert d'outil pour naviguer dans le tourbillon du processus de renoncement à notre égo en tant que roi tout puissant.
Les dons dissimulés derrière nos transformations
Chaque métamorphose recèle en son cœur un cadeau inestimable : celui de la renaissance intérieure, de la libération des forces internes qui nous maintenaient dans un état de soumission envers ces croyances obsolètes. Se perdre pour mieux se retrouver - voilà l'image que reflète cette mort symbolique du moi passé ou obsolète.
Les rituels servent comme une sorte de boussole céleste nous orientant vers ces trésors cachés sous le chaos apparent du changement radical. Ces rites anciens rythment notre évolution personnelle et profonde selon leur tempo sacré – tels les mouvements d'une danse complexe et gracieuse où chaque geste a sa signification unique et magique, quand l'âme agit.
À travers ces pratiques millénaires, nous sommes conviés à emprunter une voie jalonnée de cycles qui nous mènent à progresser toujours plus sur la Roue de la Vie. En vérité, chaque transition que nous surmontons est simplement un acte solennel dans ce spectacle cosmique dirigé par la vie elle-même – soulignant ainsi le caractère profondément sacré du processus de renoncement à soi.
En conclusion, même si je sais que ce processus est beau et prometteur de lendemains plus heureux, je sais aussi que lorsque je suis au cœur du moment le plus sombre, j'ai tendance à oublier que la lumière n'est pas loin de revenir. Je sais combien il m'est alors important qu'on me dise encore ces choses que je connais et que ces paroles sont précieuses pour ne pas rester embourbé-e dans la nuit noire de l'âme... Alors puissent ces paroles vous aider à la traverser également !
Souvenez-vous, vous n'êtes pas seul et chacun vit à sa manière ces étapes.
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